Pour la continuité écologique

Un constat édifiant en Europe

En Europe, la qualité de l’eau s’est fortement dégradée au cours du siècle dernier. Les espèces inféodées aux milieux aquatiques sont les espèces les plus menacées de disparition du continent. C’est le cas de la Petite Mulette ou Moule perlière (Margaritifera margaritifera), dont les effectifs ont diminué de plus de 90% à l’échelle du continent.

En France, le déclin a été plus dramatique et dépasse 99%. Il n’y subsiste plus qu’environ 100 000 individus répartis dans environ 80 cours d’eau. La Haute-Dronne abrite la première population de Moule perlière avec environ 15 000 individus.
En Europe, les raisons de cet important déclin sont la surpêche, la dégradation de la qualité de l’eau et des habitats, et la diminution importante des populations de poissons hôtes (Truites fario et Saumons atlantique) liée à la rupture de la continuité écologique.

Focus sur la Haute Dronne

Sur la Dronne, les menaces principales sont la dégradation de la qualité de l’eau, le colmatage des substrats et la rupture de la continuité écologique. L’eau de la Dronne est de bonne qualité, mais elle peut dépasser 7 mg/L de nitrates (NO3 -), valeurs proches de la limite de survie des juvéniles (Moorkens, 2000). La dégradation des habitats par le colmatage est renforcée par les obstacles à la continuité écologique. En effet, l’amont des retenues des ouvrages est enfoui sous des sédiments fins. L’aval est colmaté par un important développement algal lié à l’augmentation de la température et à la baisse du potentiel auto-épuratoire de l’eau.

Objectifs à court terme

À court terme, le but de ce projet est de mettre en place les conditions favorables au maintien de la population de Moule perlière de la Haute-Dronne et à long terme de permettre son accroissement pour la rendre viable.

Pour cela, des travaux de restauration de la continuité écologique seront réalisés sur les principaux obstacles à la continuité : passages busés, seuils et plans d’eau. Ils permettront de restaurer les habitats dans le cours principal de la rivière et sur certains affluents dans la limite du périmètre Natura 2000. Cela permettra à moyen terme de restaurer une population sauvage de Truite fario, synonyme d’un nombre suffisant de poissons hôtes. En parallèle, une ferme aquacole d’élevage de Mulette sera mise en place. Elle permettra le renforcement des populations dans le milieu naturel, mais aussi la compréhension de l’impact des métaux traces sur les juvéniles qui est la phase de vie la plus sensible pour cette espèce.
 

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